Une expression et un prénom que l’on associe souvent à Marcel Pagnol et à la pétanque lors d’une cuisante défaite 13 à 0.
L’origine de cette tradition « embrasser Fanny » a été revendiquée ou expliquée dans de nombreux articles et en particulier sur WIKIPEDIA, dans divers sites d’associations de boules., …
Le « chauvinisme local » fait que cette tradition aurait pour origine le Dauphiné isérois ou le Rhône (Quartier de la croix Rousse ou se trouvait le Clos Jouve berceau de la boule lyonnaise).
En fait cette tradition semble plutôt être la convergence :
+ d’évènements locaux, lyonnais puis isérois notamment.
+ d’une expression liée à la perte à un jeu de carte ancien (jeu du piquet) sans avoir marqué aucun point
+ des chansons de geste au moyen âge et notamment les sottes chansons: « Chanson d’Audigier »
A Lyon en juin 1987, dans le quartier de la Croix Rousse une statue immortalisant la Fanny est inaugurée. Cette statue représente une grosse boule métallique à l’intérieur de laquelle sont enfermées les fesses de Fanny.
Dans la seconde moitié du 19 ième siècle à Lyon, une vaste esplanade de la Croix Rousse « le Clos Jouve » était envahie par de nombreux boulistes.
C’est dans les années 1860 que Fanny y fait son apparition: Fanny Dubriand. Elle était la fille d’un herboriste qui tenait une boutique dans le 4 ième arrondissement. Âgée de 25 ans, un peu faible d’esprit, souvent sale et mal habillée, elle dormait fréquemment dans la rue et restait à regarder les boulistes sur le Clos Jouve.
Familière des lieux, lorsqu’un joueur perdait sans avoir marqué un point il devait « voir la Fanny » qui remontait sa jupe et montrait ses fesses contre un peu d’argent.
Il s’agissait d’une « pénitence » car la jeune fille était plutôt sale et peu désirable. Il n’était pas question d’ embrasser Fanny et encore moins ses fesses.
L’influence du jeu de boule de la Croix Rousse est indéniable, le sport réglementé a démarré à Lyon en 1850 avec la création de la première société officielle du jeu de boule appelée le Clos Jouve.
Au début du 20 ième siècle toutes les villes et tous les villages ont leur clos, mais de 1902 à 1912 les compétitions sont dominées par le Clos Jouve.
Les joueurs de passage et les compétions ont favorisé la diffusion de ce rituel des fesses de Fanny qui trouvait en fait des racines plus lointaines comme on le verra plus bas.
C’est en Isère pendant la première guerre mondiale au café de Grand-Lemps dans le Dauphiné Isérois (et non en Savoie comme on peut le lire dans certains articles) qu’un autre évènement intervient.
Une serveuse, prénommée Fanny elle aussi, avait pris l’habitude de consoler les perdants qui n’avaient marqué aucun point, en leur faisant la bise.
La pénitence lyonnaise devenait une consolation, valait il mieux perdre que gagner ?
Mais lorsque le maire de la commune perdit à son tour (grief ou moquerie grivoise ?) la serveuse grimpa sur une chaise et découvrit ses fesses : il fallait « embrasser Fanny ».
Le maire ne recula pas et baisa les fesses de Fanny.
Une telle histoire dont les détails et la réalité ne sont connus que des protagonistes de l’époque ne pouvait que se répandre. Mais des cartes postales illustrant les fesses de Fanny circulaient déjà bien avant cette anecdote.
Par contre dans toutes les villes ou villages disposant de clos de boule, trouver des jeunes filles prêtes à montrer leurs fesses pour les faire embrasser par les perdants 13 à 0 n’était pas des plus facile.
Une industrie de fabrication de postérieurs de FANNY réalisés en style et matériaux divers s’est alors développée . Les produits se sont diversifiés avec les panneaux de comptage des points en passant par les cartes postales et affiches humoristiques.
C’était aussi à l’époque, une façon de contourner et de se moquer de la morale bourgeoise et religieuse.
Il existait un jeu (ancien jeu de 36 cartes puis de 32 cartes) le jeu du piquet qui se jouait principalement à 2. Dans une partie, lorsqu’un joueur arrive à 30 points sans que son adversaire en ait marqué un seul, il fait pic et marque 30 points supplémentaires.
Fréderic Mistral dans son dictionnaire provençal de 1878 mentionne une expression à propos du mot « BEISA » :
« VINTO SET E TRES BEISA DE CUOU » (= 27 points et 3 baisers sur le cul ) permettait de faire pic à un adversaire qui n’avait marqué aucun point à ce moment du jeu.
On voit ainsi apparaître dans un jeu, dont les premières traces remonteraient à 1532:
+ le baiser sur la fesse,
+ le lien avec un jeu ,
+ l’absence de point marqué par un adversaire.
En 1718 dans le dictionnaire comique Le Roux, on retrouve cette expression du « baiser sur le cul » mais cette fois une précision supplémentaire apparaît il s’agit « du cul de la vieille ».
« Baiser le cul de la vieille. Manière de parler usitée à Paris, se dit ordinairement au jeu du Billard & autres, signifie ne faire pas un seul point, perdre sans avoir pu gagner ni prendre un point. »
Cette expression « baiser le cul de la vieille » était souvent mentionnée pour ceux qui allaient pour la première fois « à la ville » en leur faisant croire qu’ils ne pourraient y rentrer sans passer par cette formalité.
Cette plaisanterie était aussi courante sur les bords de Saône dans les ports où le passager mettait les pieds la première fois.
Il faut remonter au moyen âge pour en trouver l’origine dans une évolution particulière de la chanson de geste (fin du 12 ième début du 13 ième siècle) avec « la chanson d’Audigier ».
Dans ce texte le chevalier Audigier, fils de Turgibus, est confronté à la vieille Grinberge devenue son ennemie « mortelle ». Suite à la perte de 2 batailles il du accepter de « baiser le cul de la vieille » comme condition à la paix.
On peut ainsi penser à quelque chose de très ancien : embrasser le cul de son ennemi comme déclaration de défaite et de soumission.
Pour mémoire des recherches éthymologiques occitanes font le lien entre le mot « tafanary » (qui veut dire fesse, arrière-train,…) et « fanny » mais il est beaucoup plus probable que l’apparition de la tradition « embrasser Fanny » résulte de l’évolution présentée dans cette page:
+ la défaite et la soumission en « embrassant le cul de son ennemi »
+ la défaite et l’humiliation de « baiser le cul de la vieille »
+ la défaite du joueur au jeu du piquet et des « 3 baisers sur le cul »
+ la défaite du joueur de boule et la Fanny de Lyon qui montre ses fesses sans bise
+ la défaite du maire de Grand-Lemps qui est obliger d’embrasser Fanny la serveuse, mais sur les fesses.
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